L'Observatoire de Neuchâtel organisait un concours annuel de précision où les chronomètres de toutes sortes étaient testés et récompensés. Il y avait toutefois au début une limite : les chronomètres devaient provenir du canton de Neuchâtel, ce qui excluait les fabricants de Genève, qui avaient leur propre concours dans leur ville, mais aussi les fabricants de Bienne ou de St Imier, c'est-à-dire Longines ou Omega. Cette contrainte fut ensuite levée.
Les prix décernés lors des concours étaient nombreux : prix de série pour les 6 meilleurs chronomètres, prix aux régleurs, prix pour chaque type de chronomètres, etc. Il s'agissait d'espèces sonnantes et trébuchantes : en 1900 par exemple, Ulysse Nardin a reçu 200 Frs pour le prix de série, 350 Frs pour les chronomètres de marine et 460 Frs pour les autres chronomètres[6] ! Tous les chronomètres qui satisfaisaient aux critères obtenaient un Prix, ce qui explique qu'à un seul concours un fabricant pouvait obtenir plusieurs dizaines de Prix en fonction du nombre de chronomètres qu'il avait déposé et des résultats qu'il avait obtenus. Sur l'année 1904 par exemple, Ulysse Nardin a obtenu 16 Prix, uniquement pour ses chronomètres de marine, et plusieurs autres pour les autres chronomètres. Ainsi, Ulysse Nardin pouvait revendiquer un total de 282 Prix en 1910, 738 en 1920, 2072 en 1940, 3392 en 1950, et 4000 en 1960, ce qui fut fêté avec la création de la gamme Jubilé 4000.
Pour les chronomètres de marine, entre 1887 et 1960 Ulysse Nardin a trusté tous les premiers Prix ! Pour être tout à fait honnête, la concurrence était rare, et durant de nombreuses années Ulysse Nardin fut le seul fabricant à soumettre ce type de chronomètres au concours. La session des chronomètres de bord était plus disputée, et jusqu'aux années 1930 c'est surtout Paul Ditisheim qui sortait vainqueur. Par la suite, Ulysse Nardin a dû batailler avec Omega, Movado, et surtout Zenith.