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La véritable histoire d’Ulysse Nardin

13 mars 2024

Joël Pynson.

« La Maison a en ce moment à Genève un choix de chronomètres dont la variation moyenne est au-dessous de 0,4 sec. par jour. »

Annonce Ulysse Nardin, 1877

Grande complication Ulysse Nardin, fin 19e. Ébauche Vallée de Joux

L'histoire officielle d'Ulysse Nardin détaille les nombreux prix qu'a obtenue la célèbre entreprise du Locle depuis sa création en 1846, et son rôle majeur dans l'histoire de la chronométrie[1]. Mais curieusement, aucune information entre le début du 20e siècle et le rachat par Rolf Schneider en 1983. Comme si cette période de plus de ¾ de siècle était insignifiante dans l'histoire de l'entreprise. Nous allons voir que même si les évènements sont difficiles à reconstituer, ils ont eu une influence majeure sur l'évolution de la société et sur son histoire actuelle.

Bâtiments de la Fabrique Ulysse Nardin, vers 1940

  1. La dynastie Nardin

L'histoire officielle commence en 1846, lorsque Ulysse Nardin s'installe à son compte au Locle. On pourrait en fait la faire commencer beaucoup plus tôt. Le père d'Ulysse, Léonard Nardin, né en 1792, était en effet déjà horloger au Locle[2] et il était lui-même élève de son oncle. Le Locle est alors la ville de la chronométrie suisse. Des talents remarquables s'y sont succédés : Frédéric-Louis Favre-Bulle, Urbain Jürgensen, Henry Grandjean, etc.

Ulysse, né en 1823, fut l'élève de son père et de William Dubois, premier lauréat des concours de l'Observatoire de Neuchâtel lors de leur inauguration. C'est un horloger particulièrement talentueux : à l'Exposition universelle de Londres en 1862 il obtient la plus haute récompense : The Prize Medal. Il enchainera avec une médaille d'argent à Paris en 1867, un premier prix au concours de l'Observatoire de Neuchâtel en 1868, et une médaille d'or au concours international de réglage à Genève en 1876, grâce à des chronomètres présentés par son fils.

A la mort d'Ulysse, en 1876, c'est son fils Paul-David qui prend la relève. Élève de Jules Grossmann, il est lui aussi un horloger exceptionnel et il oriente l'entreprise dans la fabrication des chronomètres de marine, très demandés par les amirautés du monde entier. Dès 1877 il ouvre un comptoir à Genève pour y commercialiser ses chronomètres, mais aussi ses montres compliquées et des montres de dame. La qualité est toujours remarquable et les récompenses pleuvent : Grand Prix à Paris en 1889, médaille à Chicago en 1893, Grand Prix à Paris en 1900, à Milan en 1906, record à l'Observatoire de Hambourg en 1906, et à celui de Washington l'année suivante.

Montre Ulysse Nardin présentée à l'Exposition universelle de Chicago en 1893, puis à l'Exposition nationale suisse à Genève en 1896 et à l'Exposition universelle de Paris en 1900. C'est l'œuvre du graveur loclois Alfred Jacot-Guillarmod. La montre elle-même comportait chronographe et répétition minutes.

Il faut ici distinguer les prix obtenus lors des Expositions, qui couronnent la bienfacture et les qualités esthétiques des montres, des record obtenus dans les concours d'Observatoires, qui récompensent la précision et la régularité de la marche des chronomètres. Dans ce dernier cas, le mérite est partagé avec les régleurs, qu'on appelait aussi chronométriers, dont la science et l'expérience étaient indispensables à la réussite aux concours. Et Ulysse Nardin avait la chance de pouvoir s'appuyer au fil des ans sur la dynastie des Rosat, père et fils, techniciens et régleurs hors pairs qui ont accompagné l'entreprise pendant près de 50 ans, puis sur des régleurs exceptionnels comme les Dubois père et fils, Henri Gerber, Louis Augsburger ou Edouard Seitz.

Chronomètre de marine Ulysse Nardin

Jusqu'à la fin du 19e siècle, Ulysse Nardin ne fabriquait pas ses ébauches. On sait par exemple que Blanc & Hainard à Travers fournissait certains mouvements de chronomètres de marine[3]. Mais rapidement l'entreprise dépose des modèles de mouvements et entreprend la fabrication au Locle de chronomètres de marine, de chronomètres de bord et de chronographes. Pour les montres-bracelets les mouvements proviennent de fabricants d'ébauches réputés.

Chronomètre de marine à contacts électriques, boîte aluminium

Sur les chronomètres de marine de nombreuses améliorations techniques sont apportées : boîtes en aluminium, système de remontage sans avoir à retourner le chronomètre, système d'enregistrement électrique, etc.[4] Et pour faire connaître la qualité de ses chronomètres, Ulysse Nardin les soumet aux concours organisés par l'Observatoire de Neuchâtel.

  1. Bureaux Officiels et Observatoires

Il y avait deux façons pour un fabricant suisse d'obtenir un bulletin de chronomètre : les Bureaux officiels de contrôle de la marche des montres, et les Observatoires de Neuchâtel et de Genève. Les critères d'obtention d'un « bulletin d'Observatoire » était beaucoup plus sévères que ceux des bureaux officiels.

2.1. Observatoires

Dans les Observatoires, la définition des différents chronomètres a évolué au cours du 20e siècle, mais pour faire simple elle était en général la suivante[5] :

chronomètre de marine : chronomètre de grand diamètre contenu dans un coffret avec cardan, balancier Guillaume, échappement à détente-ressort, battant la demi-seconde. Les épreuves durent 5 semaines et se font à 3 températures différentes : 18°C, 4°C et 32°C. Pour obtenir un bulletin, l'écart moyen de marche ne doit pas excéder ± 4 sec, et l'écart entre les différentes températures (écart moyen de la marche diurne) ne doit pas excéder ± 0,25 sec.

Chronomètre de bord Ulysse Nardin

chronomètre de bord : ce sont des montres de poche dont le diamètre se situe entre 45 et 65 mm. Ces chronomètres sont testés dans les 3 températures et dans 5 positions. Les épreuves durent 5 semaines. L'écart moyen de marche ne doit pas excéder ± 4 sec et l'écart moyen de marche diurne ne doit pas excéder 0,35 sec.

Calibre chronomètre de poche Ulysse Nardin, vers 1922

chronomètre de poche : ce sont des montres de poche dont le diamètre se situe entre 38 et 45 mm. Deux types de bulletin peuvent être obtenus en fonction du diamètre : 1ère classe et 2e classe. Les épreuves de 1ère classe durent 45 jours dans les 3 températures et les 5 positions. Pour les diamètres supérieurs à 38 mm, l'écart moyen de marche ne doit pas excéder ± 5 sec et l'écart moyen de marche diurne ne doit pas excéder 0,5 sec. Pour les diamètres inférieurs ou égal à 38 mm, l'écart moyen de marche ne doit pas excéder ± 5 sec et l'écart moyen de marche diurne ne doit pas excéder 0,5 sec. Les épreuves de 2e classe durent 28 jours. L'écart moyen de marche ne doit pas excéder ± 6 sec et l'écart moyen de marche diurne ne doit pas excéder 0,75 sec.

chronomètre-bracelet :  ce sont des montres dont le diamètre est en général = à 30 mm. Les épreuves sont les mêmes que celles des chronographes de poche de diamètre 38 mm.

2.2 Bureaux Officiels de contrôle de la marche des montres

Dans les années 1950, il en existait 5 : Bienne, St Imier, La Chaux-de-Fonds, Le Locle et Le Sentier. Pour les montres-bracelets les épreuves duraient 15 jours, dans les 3 températures et les 5 positions. Pour être certifié chronomètre, la marche diurne moyenne dans les 5 positions devait se situer dans un intervalle de 0 à +25 sec, et la variation par °C ne devait pas dépasser ± 1,4 sec.

2.3 Les nombreux prix d'Ulysse Nardin

1913

L'Observatoire de Neuchâtel organisait un concours annuel de précision où les chronomètres de toutes sortes étaient testés et récompensés. Il y avait toutefois au début une limite : les chronomètres devaient provenir du canton de Neuchâtel, ce qui excluait les fabricants de Genève, qui avaient leur propre concours dans leur ville, mais aussi les fabricants de Bienne ou de St Imier, c'est-à-dire Longines ou Omega. Cette contrainte fut ensuite levée.

Les prix décernés lors des concours étaient nombreux : prix de série pour les 6 meilleurs chronomètres, prix aux régleurs, prix pour chaque type de chronomètres, etc. Il s'agissait d'espèces sonnantes et trébuchantes : en 1900 par exemple, Ulysse Nardin a reçu 200 Frs pour le prix de série, 350 Frs pour les chronomètres de marine et 460 Frs pour les autres chronomètres[6] ! Tous les chronomètres qui satisfaisaient aux critères obtenaient un Prix, ce qui explique qu'à un seul concours un fabricant pouvait obtenir plusieurs dizaines de Prix en fonction du nombre de chronomètres qu'il avait déposé et des résultats qu'il avait obtenus. Sur l'année 1904 par exemple, Ulysse Nardin a obtenu 16 Prix, uniquement pour ses chronomètres de marine, et plusieurs autres pour les autres chronomètres. Ainsi, Ulysse Nardin pouvait revendiquer un total de 282 Prix en 1910, 738 en 1920, 2072 en 1940, 3392 en 1950, et 4000 en 1960, ce qui fut fêté avec la création de la gamme Jubilé 4000.

Pour les chronomètres de marine, entre 1887 et 1960 Ulysse Nardin a trusté tous les premiers Prix ! Pour être tout à fait honnête, la concurrence était rare, et durant de nombreuses années Ulysse Nardin fut le seul fabricant à soumettre ce type de chronomètres au concours. La session des chronomètres de bord était plus disputée, et jusqu'aux années 1930 c'est surtout Paul Ditisheim qui sortait vainqueur. Par la suite, Ulysse Nardin a dû batailler avec Omega, Movado, et surtout Zenith.

1951

À partir de 1947 le concours a été ouvert aux calibres pour montres-bracelets. Ne fabriquant pas ce type de mouvements, Ulysse Nardin ne pouvait pas briller, et a laissé Zenith et Omega se partager les Prix.

Ulysse Nardin présentait aussi des montres au Bureaux Officiels, en particulier après la deuxième Guerre mondiale. En 1950 par exemple, Ulysse Nardin a obtenu 337 bulletins au Bureau du Locle. Mais la même année, Rolex en obtenait 15 437 à Bienne…

3. Suite de la dynastie Nardin

c. 1920

Paul-David Nardin meurt en 1920. La fabrique devint alors en 1922 Ulysse Nardin SA, chronométrie de marine et de poche[7]. Il y a près de 10 héritiers mais les nombreux fils de Paul-David vont s'attacher à poursuivre l'œuvre de leur père, en particulier Alfred, Ernest et Gaston. Les Nardin sont d'ailleurs omniprésents : en 1927 Jacques (fils de Paul-David) et Alfred Nardin intègrent le conseil d'administration de la célèbre manufacture Le Phare, en 1934 Jacques Nardin intègre celui de Zenith, et en 1937 prend la direction de Doxa dont le patron, Georges Ducommun, était son beau-père !

Montres présentées à l'Exposition de Barcelone en 1929

c. 1940

Tout extraordinaires qu'étaient les résultats des chronomètres de marine Ulysse Nardin, ils étaient de plus en plus concurrencés par un redoutable challenger : la TSF, ou télégraphie sans fil. Il était désormais possible d'envoyer par radio l'heure exacte à tous les navires de guerre ou de commerce. Le beau chronomètre dans son cardan fut conservé encore quelques années, en secours, ou en cas de mauvaise réception des ondes, mais la multiplication des relais dans le monde le rendit progressivement obsolète.

Aux USA la société s'appelait Ulysse Nardin Chronometer Corp. L'inscription « chronometer co » ne signifiait donc pas que la montre était un chronomètre

En 1957, Ulysse Nardin changea d'ailleurs sa raison sociale en « Ulysse Nardin SA, Manufacture de montres et de chronomètres. » Le terme marine avait disparu.

Les années qui suivirent furent difficiles. La maison produisait déjà des montres « civiles » de grande qualité, et des montres-bijoux remarquables, mais elle n'avait pas dans ce domaine la réputation, et les réseaux de distribution, des maisons genevoises comme Patek Philippe ou Vacheron Constantin. Elle ne pouvait pas non plus innover en proposant des calibres exclusifs, puisqu'elle ne fabriquait pas ses mouvements. Et surtout elle n'avait pas, ou pas su avoir, des modèles immédiatement identifiables à la marque, à l'inverse de la Polerouter d'Universal, de la Constellation d'Omega ou du chronomètre Port Royal de Zenith.

Ulysse Nardin Sunstar, crédit Sotheby

Ulysse Nardin tenta bien d'innover en 1960 avec le chronomètre Sun-Star, développé par Raymond Nardin en collaboration avec le fabricant d'instruments de navigation Oscar Batori à New-York[8], puis en 1961 en proposant un chronomètre de marine à quartz, développé en collaboration avec Oscilloquartz, branche électronique d'Ebauches SA, mais ce type d'instruments ne pouvait plus suffire à faire vivre l'entreprise.

En 1963 Ulysse Nardin lança le modèle Jubilé 4000 pour célébrer le 4000e Prix d'Observatoire. D'un design très sage, ce modèle ne fut probablement pas suffisamment différenciant pour assurer la relance des ventes. En 1965, Gaston, Raymond et Claude Nardin acceptent l'offre de la société américaine Benrus Watch qui prend une participation majoritaire dans l'entreprise[9].

  1. Ulysse Nardin dans la tourmente

Pour Benrus, les montres Ulysse Nardin sont des montres de luxe qui doivent être distribuées aux Etats-Unis par des revendeurs soigneusement sélectionnés, ce qui sera effectif dès 1966. Mais avant même que cette politique ait pu porter ses fruits, Benrus est rachetée en 1968 par deux entrepreneurs américains, Kiam et Petterson, lesquels avaient fait leurs armes chez Playtex[10]. Pour Ulysse Nardin c'est le début de la descente aux enfers. Un autre investisseur américain, un certain Gropper, reprend Ulysse Nardin et y associe la manufacture Marvin de La Chaux-de-Fonds. Pour peu de temps : en 1971, Marvin cesse son activité, et l'année d'après Ulysse Nardin est reprise par Leonardo Butscher, ex-directeur commercial de Zenith, avec l'appui du distributeur japonais de la marque.[11]

Chronomètre avec calibre haute fréquence

Modèle Unicorne

Les efforts pour relancer l'entreprise, qui ne compte plus qu'une vingtaine d'employés, sont louables : relance de la production de chronomètres de marine, création de modèles originaux comme le chronomètre Unicorne avec mouvement automatique haute fréquence (36 000 A/h), ou le modèle La Bonne perspective avec son cadran simulant un effet 3D, mais la « crise du quartz » qui frappe l'industrie horlogère suisse, laisse peu de chance à Ulysse Nardin qui est déclarée en faillite en 1978[12]. En 1979, l'entreprise est rachetée lors d'une vente aux enchères par Marcel-Edmond Schmid, patron d'Ogival, mais deux ans plus tard Ogival fait faillite[13].

En 1983, Rolf-Willy Schnyder reprend le capital-actions d'Ulysse Nardin pour 850 000 Frs, et relance l'entreprise avec succès[14].

  1. Ulysse Nardin et le chronométrage

Rangée de chronométreurs officiels aux JO de 1936

Ulysse Nardin était connu de tous les capitaines de navire, mais une autre profession connaissait aussi parfaitement la maison locloise : les chronométreurs sportifs. Les chronographes de poche Ulysse Nardin avait en effet une réputation d'excellence, parfaitement justifiée : les chronographes pouvaient même être livrés avec un bulletin de l'Observatoire de Neuchâtel[15] ! Or les épreuves pour les chronographes étaient encore plus drastiques que pour les chronomètres de bord, puisqu'elles duraient 51 jours, avec des épreuves dans 4 positions et 3 températures, et surtout avec et sans le chronographe en marche ! L'écart moyen de marche diurne, par exemple, ne devait pas dépasser ± 0,50 sec.

Chronographe chronomètre rattrapante Ulysse Nardin

Mais Ulysse Nardin faisait encore mieux. La maison produisait en effet des chronographes avec le fameux calibre 24 lignes CCR 1/10, pouvant mesurer le 1/10e de seconde, donc avec un échappement battant à 36 000 A/h, bien avant le développement du clinergic 21 par les F.A.R. (Fabriques d'Assortiments Réunies). Certes, d'autres fabriques avaient aussi des chronographes de poche mesurant le 1/10e de seconde, Longines ou Omega par exemple, mais chez Ulysse Nardin ces montres pouvaient être livrées avec un bulletin d'Observatoire ! En 1953, 213 chronographes de ce type avaient obtenu un bulletin à Neuchâtel, et l'un d'eux avait même détenu un record en 1942, avec un écart moyen de marche diurne de seulement 0,12 sec !

Le chronométrage électronique des compétitions sportives eut progressivement raison des chronographes de poche Ulysse Nardin, qui sont aujourd'hui un superbe témoin de la belle horlogerie de précision suisse.

  1. Calibres Ulysse Nardin

Catalogue de 1949

 

[1] https://en.wikipedia.org/wiki/Ulysse_Nardin#cite_note-:0-2

[2] La Maison Ulysse Nardin SA, Revue Internationale d'Horlogerie, 1924,

[3] La Fédération Horlogère, 1894

[4] La Fédération Horlogère, 1898

[5] Revue Internationale d'Horlogerie, (1950),

[6] L'ensemble correspond environ à 8 000 Frs 2024

[7] https://www.e-periodica.ch/digbib/view?pid=sha-001%3A1922%3A40%3A%3A2292&referrer=search#2292 

[8] Brevet CH 345 604

[9] La Suisse Horlogère, édition hebdomadaire, 1965

[10] L'Impartial, 22 janvier 1970, p.

[11] La Suisse Horlogère, édition hebdomadaire, 1972

[12] FOSC, 1978

[13] L'Impartial, 1982

[14] L'Impartial, 1983

[15] Journal Suisse d'Horlogerie, 1953,

Notes : 

Concernant Time To Tell : Time To Tell dispose de l'une des plus grandes bases de données privées numérisées sur l'histoire de l'horlogerie suisse avec plus de 2,3 To de données sur plus de 1000 fabricants de montres suisses. Cette base a été construite sur une période d'une trentaine d'années et continue à être alimentée d'environ 50 à 100 Go de données chaque année. Cette base de données est constituée de documents anciens, en majorité des revues professionnelles suisses, allant de la fin du 19e siècle à la fin du 20e siècle. La plupart de ces documents ne sont pas disponibles sur l'Internet. Les articles historiques publiés sur le site time2tell.com citent toujours les sources utilisées.

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