Créée à Lancaster en 1892, en pleine gloire des railroad watches, et propriétaire de la maison Illinois Watch Co. depuis 1927, l'Hamilton Watch Co. fut un fleuron de l'horlogerie américaine. La qualité et la précision des montres Hamilton étaient largement reconnues aux Etats-Unis, y compris et surtout par l'armée américaine qui lui fit des commandes considérables au cours de la 2e Guerre mondiale : pendant cette période, Hamilton a fabriqué jusqu'à 500 chronomètres de marine par jour !
Après 10 ans de recherche, Hamilton a lancé en 1957 la première montre-bracelet électrique. Présentée comme la montre du futur, son lancement s'est accompagné d'un vaste programme d'expansion pour Hamilton qui se décide alors à sortir des frontières américaines pour conquérir le monde. Le premier objectif c'est l'Europe, et quoi de plus marquant pour un fabricant horloger étranger que de s'installer en Suisse ? Ce sera chose faite en 1959 par le rachat de la vénérable fabrique d'horlogerie A. Huguenin Fils SA à Bienne. Cette maison, qui avait fêté son centenaire en 1957, disposait d'un outil industriel d'excellente qualité et d'un réseau commercial en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. En 1962, Hamilton ouvre des succursales en Angleterre, en Belgique et au Japon, et lance des modèles alliant la technologie suisse et le design américain : l'Elipsa en 1962, les Pan-Europ et Estoril en 1963, deux noms qui signaient les ambitions européennes de la marque. Enfin en 1966 elle reprend la célèbre Büren Watch Co. à Bienne.
A la différence d'Huguenin, Büren est une manufacture, fabriquant ses propres mouvements, et c'est un spécialiste de la montre automatique. C'est en particulier Hans Kocher chez Büren qui avait inventé la montre automatique à micro-rotor logé dans le mouvement, lancée en 1957, ce qui avait permis la réalisation de montres automatiques ultra-plates. Des licences du brevet avaient d'ailleurs été accordées à des marques prestigieuses comme Universal ou Piaget. Et au moment du rachat, Büren travaillait avec Dubois Dépraz sur un projet gardé bien secret : le calibre Chronomatic.